C’est encore de pérennité qu’il s’agit avec Better to burn out, séquence-video présentant un film que l’on voit brûler. Il ne s’agit pas là de montrer le résultat d’une exaction de quelque intégriste renouant avec l’autodafé, mais de la prise de vue de l’embrasement d’une bobine de film 35mm en celluloïd, contenant donc du nitrate de cellulose. Cette matière, aujourd’hui interdite, fut à la fois utilisée comme explosif, remède et matériau de base des pellicules. Jamais un support n’aura autant été la métaphore parfaite de l’oeuvre cinématographique, voire de l’oeuvre d’art. Montrer la prise de vue d’une pellicule qui s’enflamme soudainement par sa simple exposition à une température supérieure à 40°C relève non seulement du spectacle qui fascine, mais également pose le statut de l’oeuvre d’art à l’heure de sa dématérialisation, celui de la matière vouée à disparaître dans l’éther numérique.
vidéo HD 1080p 24fps – 2’50 en boucle